Utu

Utu, qui signifie "la revanche" en maori, raconte la redoutable croisade d’un guerrier maori contre le Pakeha, l’homme blanc. La colère de Te Wheke, assoiffé de vengeance, s’abat sur tous ceux qui croisent son chemin. Ces massacres engendrent d’autres représailles dont Te Wheke sera à son tour l’objet. À l’heure du procès, le jeune guerrier doit répondre de ses crimes. Son frère, qui ne nourrit aucune haine contre lui, se résout à le condamner à mort, afin d’enrayer cette spirale vengeresse.

Le procès du jeune guerrier est prétexte à un récit en flashback, plein de rebondissements narratifs, jonglant avec habileté entre les points de vue. Te Wheke y est montré tantôt bourreau, tantôt victime de la barbarie de l’envahisseur. Loin de tout manichéisme, Utu met en scène un homme porté par son seul instinct, ni justicier, ni tortionnaire. 

L’étonnante bande originale, signée par John Charles, puise à la fois ses inspirations dans la musique symphonique et dans la musique traditionnelle.

Western néo-zélandais violent et lyrique, Utu est le quatrième film du réalisateur Geoff Murphy. C’est fort du grand succès, dans les salles de Nouvelle-Zélande, de Goodbye Pork Pie, en 1981, que Geoff Murphy aborde Utu. Présenté hors compétition au Festival de Cannes 1983, il marque l’entrée du cinéaste sur la scène internationale. 

Le film, rare exemple de la coopération avec les Maoris, connaît un triomphe dans les deux communautés. Utu est une œuvre ambitieuse qui amena pour la première fois le cinéma néo-zélandais, qui ne produisait alors que quatre films par an, dans les salles françaises.