Billetterie

Soirée Buster Keaton

AFF BusterKeaton WEB

Ciné-concert à l'Auditorium de Lyon 

Mardi 11 octobre à 20h

Par l’Orchestre national de Lyon dirigé par Timothy Brock

La Maison démontable de Malec (1920, 25 min)
suivi de Sherlock Jr. (1924, 45 min)


Remerciements à Cohen Films, Cineteca di Bologna et Park Circus

Billets en vente !
15 € / 13 € accrédités

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La Maison démontable de Malec (1920, 25 min)
One week de Buster Keaton et Edward F. Cline

Un jeune couple (Buster Keaton et Sybil Seely) reçoit, en cadeau de mariage, une maison et un terrain. La maison est en kit : ils doivent la construire eux-mêmes. Une gageure en soi, qui se révèle un impossible casse-tête lorsque le rival du marié sème la pagaille en modifiant le numéro des caisses.

Enfant des planches et comique athlétique accompli, Buster Keaton tourne depuis 1917 dans des courts métrages pour la Comique Film Corporation, aux côtés de Roscoe "Fatty" Arbuckle. Lorsque Fatty est engagé par la Famous Players-Lasky Corporation pour devenir la vedette de longs métrages, le producteur Joseph Shenck, cofondateur de la Comique Film avec Fatty, propose à Buster Keaton de devenir son acteur principal et le coréalisateur de ses propres films. Il s’installe dans les anciens studios Chaplin, rebaptisés Studios Keaton. Dans la plus grande indépendance, Keaton rassemble autour de lui une équipe réduite mais enthousiaste. Le travail est collectif, tout le monde peut donner son avis et ses idées.

Devenu un classique parmi les classiques, La Maison démontable joue avec l’espace, systématiquement inversé, les éléments, comme cette tornade qui transforme la maison en toupie, les lois de la gravité et de l’architecture et avec ce rire toujours teinté de cauchemar sans fin. « Au seuil de l’œuvre keatonienne, cette maison démontable est le symbole de toute l’incohérence, de tout le désordre auquel viendra se heurter la bonne volonté de Buster. L’objet s’impose avec ses lois, ses normes et ses raisons que la raison humaine ne connaît pas. » (Michel Denis, Anthologie du cinéma n°62, mars-avril 1971)

Considéré par Keaton comme sa première œuvre personnelle, One Week bénéficie d’une construction limpide, touchant à l’épure. Le court métrage, loin d’une suite de gags, est l’histoire structurée d’un sens dessus-dessous généralisé, celle de la construction d’un home sweet home condamné avant même sa naissance.

« Le timing, la construction, la conception des gags, le rythme sont sans équivalent à l’époque. Keaton, l’inventeur des formes, le plus parfait géomètre, le constructeur, est déjà ici à l’œuvre. » (Jean-Pierre Coursodon, Buster Keaton, éd. Atlas L’Herminier)

 

Sherlock Junior (1924, 45 min)
Sherlock Jr. de Buster Keaton

Un jeune projectionniste de cinéma (Buster Keaton) rêve de devenir détective. Alors que la montre du père (Joe Keaton) de son amoureuse est volée, le jeune homme voit là l’occasion de mettre en pratique les conseils de son manuel How to Be a Detective. Mais son rival (Ward Crane) retourne la situation à son avantage et le détective amateur est chassé par la belle (Kathryn McGuire) et sa famille. De retour dans sa cabine de projection, il s’endort, laissant son double immatériel traverser l’écran. Il devient le nouveau Sherlock…

Troisième "long métrage" (malgré une durée inférieure à 1 heure) de Buster Keaton, Sherlock Junior est le premier qu’il réalise seul. C’est pourtant Roscoe "Fatty" Arbuckle, ami de toujours de Keaton, qui commença le tournage. Keaton explique, dans son autobiographie, que Fatty réalisa quelques scènes avant d’être élégamment remercié, car insupportable. Et c’est bien le style de Keaton qui transparaît dans chaque plan de Sherlock Junior, et dans le fond comme dans la forme, l’imagination du maître est pleinement au pouvoir.

Si Keaton a peu parlé de sa vision de la mise en scène, il a cependant exprimé un principe fort : ne pas tricher avec le spectateur. Refusant le trucage et le montage à outrance, le réalisateur privilégie (comme son ami Chaplin ou encore Harold Lloyd) les plans longs et larges, restituant au maximum la scène dans son intégralité au spectateur. Le génie du calcul de trajectoire (des véhicules comme des boules de billard) est ici à l’œuvre.

Sherlock Junior navigue entre rêve et réalité, dans une projection d’un double idéalisé. Le rêve est ainsi prétexte à l’absurde et à l’irréel. Rien d'étonnant à ce que le film ait figuré au panthéon des surréalistes : « l’onirisme du film est dans l’atmosphère, non dans les faits » comme le souligne Jean-Pierre Coursodon. Plus de soixante ans avant Woody Allen et La Rose pourpre du Caire, Keaton livre, avec cette traversée de l’écran, une réflexion sur le cinéma et son pouvoir de sublimation.

À l'écart des burlesques mécaniques alors en vogue, Sherlock Junior oppose sa poésie la plus pure, sa mélancolie, sa pudeur et sa délicatesse. Le visage de Keaton, toujours sans sourire, transmet au public les émotions les plus intenses.

 

INFOS TECHNIQUES :

La Maison démontable de Malec (One Week)
États-Unis, 1920, 25 min, noir et blanc, format 1.33
Réalisation & scénario : Buster Keaton, Edward F. Cline
Photo : Elgin Lessley
Montage : Buster Keaton
Direction technique : Fred Gabourie
Production : Joseph M. Schenck, Comique Film Corporation
Interprètes : Buster Keaton (le jeune marié), Sybil Seely (la jeune mariée)
Sortie aux États-Unis : 1er septembre 1920

Sherlock Junior (Sherlock Jr.)
États-Unis, 1924, 49 min, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Buster Keaton
Scénario : Jean C. Havez, Clyde Bruckman, Joseph A. Mitchell
Photo : Byron Houck, Elgin Lessley
Décors : Fred Gabourie
Costumes : Clare West
Production : Joseph M. Schenck, Buster Keaton Productions
Interprètes : Buster Keaton (le projectionniste / Sherlock Junior), Kathryn McGuire (la fille), Joe Keaton (le père de la fille), Ward Crane (le rival), Erwin Connelly (son acolyte), Ford West (le responsable du cinéma), Jane Connelly (la mère)
Sortie aux États-Unis : 21 avril 1924
Sortie en France : 28 octobre 1924

FILMS RESTAURÉS par la Cineteca di Bologna et Cohen Film Collection au laboratoire L'Immagine Ritrovata dans le cadre du Keaton Project

   


L'Orchestre national de Lyon
Leonard Slatkin, directeur musical

L'Orchestre national de Lyon

Héritier de la Société des Grands Concerts de Lyon, fondée en 1905 par Georges Martin Witkowski, l’Orchestre national de Lyon est devenu un orchestre permanent en 1969, avec comme premier directeur musical Louis Frémaux. Depuis lors, il est administré et soutenu financièrement par la Ville de Lyon, qui l’a doté en 1975 d’une salle de concert de 2000 places, l’Auditorium. Depuis 1983, l’Orchestre se consacre au répertoire symphonique, et sa qualité se traduit par de nombreuses tournées internationales et une riche politique discographique. Il a eu comme directeurs musicaux successifs Louis Frémaux (1969-1971), Serge Baudo (1971-1986), Emmanuel Krivine (1987-2000), David Robertson (2000-2004) et Jun Märkl (2005-2011). Le chef américain Leonard Slatkin occupe les mêmes fonctions depuis septembre 2011.


 

L'Auditorium de LyonL'Auditorium de Lyon

Énorme monolithe de béton entièrement précontraint, l’Auditorium de Lyon impose sa silhouette au cœur du quartier de la Part-Dieu. Conçu par Charles Delfante, urbaniste et architecte en chef de la Part-Dieu, et Henri Pottier, grand prix de Rome, l’Auditorium fut inauguré le 14 février 1975 après plus de trois ans de travaux titanesques qui nécessitèrent près de 40 000 tonnes de béton, et 830 tonnes d’acier. Doté également d’un superbe éclairage nocturne, l’Auditorium offre avec ses 2150 fauteuils un écrin sonore parfait pour la musique. Et pour le cinéma !


 

L’orgue Cavaillé-Coll/Gonzalez/Aubertin de l’Auditorium

L'orgue de l'Auditorium: Photo de David Duchon-Doris

         © David Duchon-Doris

Construit pour l’Exposition universelle de 1878 et le palais du Trocadéro, à Paris, cet instrument monumental (82 jeux et 6500 tuyaux) fut la «vitrine» du plus fameux facteur de son temps, Aristide Cavaillé-Coll. Les plus grands musiciens se sont bousculés à la console de cet orgue prestigieux, qui a révélé au public les Requiem de Fauré et Duruflé et des pages maîtresses de Franck, Widor, Messiaen et bien d’autres compositeurs.

Reconstruit en 1939 dans le nouveau palais de Chaillot par Victor Gonzalez, transféré en 1977 à l’Auditorium de Lyon par son successeur Georges Danion, cet orgue a bénéficié en 2013 d’une restauration par Michel Gaillard (manufacture Aubertin) qui lui a rendu sa splendeur. C’est l’un des trois grands orgues de salle de concert en France, avec les deux orgues parisiens.



 


 

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