Sympathy for Mr. Vengeance

C'est fort de l'exceptionnel succès de JSA - Joint Security Area sur le territoire coréen que Park Chan-wook entreprend, en 2002, son second long métrage. Le cinéaste amorce, avec Sympathy for Mr. Vengeance, sa féroce trilogie de la vengeance, qui fera de lui une des figures majeures du cinéma sud-coréen et l'imposera sur le plan international. De Tokyo à Toronto, la critique salue ce polar maîtrisé et hyper violent dans lequel le cinéaste développe un univers et des obsessions toutes personnelles : l’enfermement, les représailles, la rage aveugle. Virtuose, Park Chan-wook cultive ce sens aigu du chaos qui fait l’indiscutable originalité de son œuvre : « Dans Sympathy for Mr. Vengeance, […] Park Chan-wook affirme son style singulier : une mise en scène impressionnante, des décors léchés, une violence crue teintée d’ironie face à une réflexion philosophique sur les noirceurs de l’âme humaine » (Laure Neson, Avant-Scène Cinéma n° 611, mars 2014).

Parfois critiqué pour son goût du spectaculaire, Park Chan-wook
est un cinéaste radical qui ne cherche, déclare-t-il, « qu’à provoquer une réaction instinctive. Je ne veux en aucun cas laisser le spectateur prendre du recul, ou intellectualiser mes films. » 

Au cœur de sa filmographie, le thème de la vengeance et celui de la conscience coupable. Doublé d’une critique sociale, Sympathy for Mr. Vengeance, volet le plus politique de sa saga vengeresse, met en scène la lutte des classes à l’œuvre. Ses personnages, aux extrémités de la société, s’adonnent à un chassé-croisé furieux et meurtrier. Park Chan-wook livre un film d’une cruauté inouïe et d’une inventivité sans bornes.