Billetterie

On n'achète pas le silence

The Liberation of L.B. Jones

de William Wyler , États-Unis , 1970

Stormont, Tennessee. L. B. Jones (Roscoe Lee Browne) est un entrepreneur noir dans le secteur des pompes funèbres. Il est marié avec Emma (Lola Facana), qui le trompe avec Willie Joe Worth, un policier blanc (Anthony Zerbe). Il veut divorcer et, pour cela, faire constater l’adultère. Il charge de l’affaire l’avocat Oman Hedgepath (Lee J. Cobb).

Un Noir veut accéder à la justice des Blancs. L’avocat qui devait l’aider lui conseille de se taire, et suggère au policier, marié et père de famille, de régler directement ses problèmes avec l’homme par qui le scandale arrive. Brutalité du policier, lâcheté de l’avocat, désarroi du neveu de ce dernier, venu prendre la succession de son cabinet. 

Dernière réalisation de William Wyler, auteur de Vacances romainesBen-Hur ou encore Funny GirlOn n’achète pas le silence est un film de facture classique, sans fioritures, car c’est bien le propos qui fait tout l’intérêt du film. L’œuvre est courageuse, violente, profondément antiségrégationniste. Mais à sa sortie, la question est posée : s’agit-il d’une conviction réelle ou d’un opportunisme de fin de carrière ? Le cinéaste s’explique : « Certes des progrès ont été faits, et l’on m’a reproché, après ce film, de ne pas tenir compte du fait que l’égalité raciale est inscrite dans les lois, imposée par les tribunaux. Mais cette égalité théorique n’existe pas tant qu’elle n’est pas entrée dans les cœurs. » (Combat, 4 juillet 1970)

 

On-nachete-pas-le-silence

 

On n’achète pas le silence ne trouve pas son public à sa sortie. Peut-être aurait-il fallu conserver son titre original, d’une cynique ironie certes, mais bien plus fort : « la libération » de L.B. Jones, son assassinat comme fin à une parodie d’égalité et de droits civiques.

« Qu’on le veuille ou non, ce film prend une importance énorme. Il justifie que l’on continue de défendre une "démocratie fictive". Les rieurs qui s’en moquent peuvent toujours aller voir en Grèce : voilà du moins un pays qui ne se laisse pas prendre aux "libertés formelles". Et s’ils n’ont pas les moyens de voyager en Grèce, qu’ils restent en France. Ils n’auront pas plus de chances d’y voir réaliser un film comme celui de Wyler, avant longtemps. » (Michel Mardore, Le Nouvel Observateur, 20 juillet 1970)

On n'achète pas le silence (The Liberation of L.B. Jones)
États-Unis, 1970, 1h42, couleurs (Technicolor), format 1.85
Réalisation : William Wyler 
Scénario : Jesse Hill Ford, Stirling Silliphant, d’après le roman de The Liberation of Lord Byron Jones de Jesse Hill Ford 
Photo : Robert Surtees 
Musique : Elmer Bernstein 
Montage : Carl Kress, Robert Swink 
Décors : Kenneth A. Reid, Frank Tuttle 
Costumes : Seth Banks, Gene Ashman, Vi Alford 
Production : A. Ronald Lubin, Liberation Company 
Interprètes : Lee J. Cobb (Oman Hedgepath), Anthony Zerbe (Willie Joe Worth), Roscoe Lee Browne (Lord Byron Jones), Lola Falana (Emma Jones), Lee Majors (Steve Mundine), Barbara Hershey (Nella Mundine), Yaphet Kotto (Sonny Boy Mosby), Arch Johnson (Stanley Bumpas), Chill Wills (M. Ike), Zara Cully (Mama Lavorn) 

Sortie aux États-Unis : 18 mars 1970
Sortie en France : 8 juillet 1970

 

Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox