Billetterie

M*A*S*H

M.A.S.H.

de Robert Altman , États-Unis , 1970

En pleine guerre de Corée, une antenne chirurgicale de campagne accueille trois nouveaux médecins : Hawkeye (Donald Sutherland), Trapper John (Elliott Gould) et Duke (Tom Skerritt). Ils sont extrêmement compétents, mais bien décidés à refuser toute autorité et à mettre la vie du camp sens dessus dessous.

« Dès le début du tournage, je voulais agresser le public, l’attaquer. Pour moi, c’était le "méchant" du film. Parce que je tiens le public pour responsable (et dans ce public, je m’inclus aussi) de tout ce que nous trouvons inadmissible et qui se déroule sous nos yeux. Les responsables des crimes monstrueux que l’on commet sous notre nez sont moins les gens qui les commettent que ceux qui permettent qu’on puisse les commettre.» (Robert Altman, Positif n° 147, février 1973)

Quand Robert Altman accepta le scénario de Ring Lardner Jr. (après l’avoir préalablement refusé, comme le firent près d’une quinzaine de réalisateurs), il obtint de son producteur Ingo Preminger une totale liberté, qu'il mit très nettement à profit.M*A*S*H  marque, en 1970, l’avènement d’un cinéma américain turbulent et insolent. 

 

MASH-1970

 

Pour ne pas sombrer dans la folie, et alors que la mort rôde, trois jeunes frondeurs anticonformistes cherchent le plaisir sous toutes ses formes et bafouent, avec un certain style, l’autorité du M.A.S.H. (Mobile Army Surgical Hospital). M*A*S*H fait exploser les codes du film de guerre, critique société et institutions et manie un humour noir et morbide. Rien n’est épargné, tout est attaqué, violemment, dans cette féroce satire : guerre, mort, sexe, armée, religion, suicide… À noter qu’Altman rajouta le haut-parleur, personnage à part entière, médium des scènes les plus loufoques, comme la célèbre partie de jambes en l’air de Hot Lips.

M*A*S*H s’inscrit donc pleinement dans la contre-culture du moment : antimilitarisme, liberté sexuelle, opposition à la guerre du Viêt-nam… Car si le film décrit le front coréen, c’est bien l’enlisement au Viêt-nam qui est visé. Succès critique et public,M*A*S*H recevra la Palme d’or à Cannes en 1970 et l’Oscar du meilleur scénario adapté en 1971.

« Dans une Amérique où Nixon essaye de relancer les valeurs traditionnelles et nationalistes, où les banques et les stations-service distribuent des drapeaux, où les anciens combattants revenant du Viêt-nam ont droit à des carnets de chèques spéciaux, avec leur nom et leur grade "gravés gratuitement", un tel film prend des allures de défi, d’autant qu’il est écrit par ce que Mr. Agnew appelle : "un horrible intellectuel rouge". » (Bertrand Tavernier, Positif n°120, octobre 1970)

M*A*S*H (M.A.S.H.)
États-Unis, 1970, 1h56, couleurs, format 2.35
Réalisation : Robert Altman 
Scénario : Ring Lardner Jr., d’après le roman Mash : A Novel About Three Army Doctors de Richard Hooker 
Photo : Harold E. Stine 
Musique : Johnny Mandel 
Montage : Danford B. Greene, Leonard A. Engel 
Décors : Stuart A. Reiss, Walter M. Scott 
Costumes : Wesley Trist, Mary Tate 
Production : Ingo Preminger, Aspen Productions, Ingo Preminger Productions 
Interprètes : Donald Sutherland (Hawkeye), Elliott Gould (Trapper John), Tom Skerritt (Duke), Sally Kellerman (la major O'Houlihan, dite Hot Lips), Robert Duvall (le major Frank Burns), Jo Ann Pflug (le lieutenant Dish), René Auberjonois (Dago Red), Roger Bowen (le colonel Henry Blake), Gary Burghoff (Radar O'Reilly), David Arkin (le sergent-major Vollmer), Fred Williamson (Spearchucker), Michael Murphy (Me Lai), Kim Atwood (Ho-Jon), Tim Brown (le caporal Judson), Indus Arthur (le lieutenant Leslie), John Schuck (Painless Pole)

Sortie aux États-Unis : mars 1970
Présentation au Festival de Cannes : 12 mai 1970
Sortie en France : 12 août 1970

FILM RESTAURÉ 

 

 

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