Billetterie

Les Assassins de l'ordre

de Marcel Carné , France, Italie , 1971

Un homme, soupçonné d’avoir cambriolé le garage où il travaille, décède lors de son interrogatoire. Sa veuve dépose plainte. Le juge Level (Jacques Brel) est saisi de l’affaire, qui s’apparente fortement à une grave bavure policière. Dès lors, il va subir de nombreuses pressions…

« Grâce à Carné ressuscité, un film qui dénonce le système. » Voilà donc comment Jean-Louis Bory introduit sa critique des Assassins de l’ordre dans Le Nouvel Observateur (10 mai 1971). Un sous-titre qui en dit long sur le traitement critique de Carné après la guerre, car, malgré un papier positif, le cinéaste est encore "légèrement" rudoyé… « Je note, à ce détour, que si Les Assassins de l’ordre nous arrivait agrémenté d’une signature américaine, nous pousserions des cris de joie et glapirions en chœur : « Ah ! ces Américains ! Vive l’Amérique ! Ce n’est pas en France que… » Et bien ! justement : Les Assassins de l’ordre est un film français et ce n’est pas un jeune Savonarole de la caméra contestataire qui l’a tourné mais un ancien champion du cinéma d’avant la guerre, dit de "qualité française". Comme quoi il ne faut jamais désespérer. » Deuxième charge.

 

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Adapté du livre du chroniqueur judiciaire Jean Laborde, Les Assassins de l’ordre est dans la lignée des films politiques et polémiques du moment comme ceux d'André Cayatte, d'Yves Boisset ou de Costa-Gavras. Carné traite avec tact et lucidité du bras de fer entre police et justice, entre la force et le droit. Un film militant où tous les comédiens sont justes (Jacques Brel est saisissant) et la réalisation, sobre, pleinement au service de son sujet. « En brave ancien combattant de la gauche, Carné rêve. Il rêve de générations conciliées : le père et le fils du même côté de la barricade – et c’est le père qui va rejoindre le fils. Il rêve aussi, Carné, d’une justice qui ne défendrait plus, en solidarité avec la police, une certaine classe, mais l’homme. C’est parce que Carné rêve à voix haute que Les Assassins de l’ordre nous touche. » (Jean-Louis Bory). Carné signe là son antépénultième film et signale avec force que le réalisateur du Quai des brumes et des Enfants du paradis a été enterré un peu trop vite.

Les Assassins de l’ordre
France, Italie, 1971, 1h47, couleurs (Eastmancolor)
Réalisation : Marcel Carné 
Scénario : Marcel Carné, Paul Andréota, d’après le roman Les Assassins de l'ordre de Jean Laborde 
Dialogues : Paul Andréota 
Photo : Jean Badal
Musique : Michel Colombier, Pierre Henry 
Montage : Henri Rust 
Décors : Rino Mondellini 
Production : Michel Ardan, Les Productions Belles Rives, West Film
Interprètes : Jacques Brel (le juge Bernard Level), Catherine Rouvel (Danielle Lebègue), Paola Pitagora (Laura), Roland Lesaffre (Michel Saugeat), Françoise Giret (Geneviève Saugeat), François Cadet (l'inspecteur Édouard Rabut), Serge Sauvion (l'inspecteur Bonetti), Didier Haudepin (François Level), Charles Denner (Maître Graziani), Michael Lonsdale (le commissaire Bertrand), Boby Lapointe (Louis Casso, le patron du café), Jean-Roger Caussimon (le commissaire Lagache), Henri Nassiet (le président du tribunal)

Sortie en France : 7 mai 1971 ; Sortie en Italie : 30 septembre 1971
FILM RESTAURÉ

Remerciements à LCJ Editions

 

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