Billetterie

Le Jour se lève

de Marcel Carné , France , 1939

Dans un immeuble parisien, deux hommes se querellent. La bagarre tourne mal : François (Jean Gabin) tue Valentin (Jules Berry). La police cerne l’immeuble et François doit se réfugier dans sa chambre. Allongé sur le lit, tandis que la nuit s’avance, il se souvient de sa rencontre avec Françoise (Jacqueline Laurent), de leur histoire d’amour…

Peu de temps après Le Quai des brumes, Marcel Carné avait signé pour un second film avec Jean Gabin. L’acteur avait acheté les droits de Martin Roumagnac, de Pierre-René Wolf, mais le sujet ne plaisait guère à Carné. Jacques Prévert, lui, s’attelait à écrire, non sans mal, une histoire de gangsters. Finalement, c’est grâce à la visite du voisin de Carné, le romancier et poète surréaliste Jacques Viot, que naît Le jour se lève. Celui-ci lui fait lire un synopsis de trois pages : « Quelques minutes plus tard, je reposais avec lenteur le papier sur la table… Je venais d’avoir le coup de foudre. Non pour l’intrigue proprement dite […] mais par la manière dont elle était construite. » (Marcel Carné, La Vie à belles dents). 

 

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Pour la première fois dans le cinéma français, un film entier est construit sur la technique du flash-back. Le jour se lève, par sa construction extrêmement moderne, préfigure ce que seront les futurs films noirs américains. Il est également, comme le souligna André Bazin, la quintessence de la tragédie, le spectateur sachant dès le début que tout finira mal. Ainsi, les moindres moments de bonheur sont inexorablement teintés de noirceur, de désespoir, de cette fatalité qui attend derrière la porte.

Apogée du film de studio où tout est reconstitué, Le jour se lève touche au sublime grâce aux décors de Trauner. Afin de donner l’impression d’un homme muré dans sa chambre, le décor est constitué de quatre panneaux, équipe et comédiens devant emprunter porte ou fenêtre pour accéder au plateau, puis les passerelles du dessus, une fois la porte et la fenêtre condamnées par l’intrigue. 

« Comme Le jour se lève serait impensable sans la musique, le drame se viderait de toute crédibilité sans le décor qui l’authentifie… Le réalisme de Carné sait, tout en restant minutieusement fidèle à la vraisemblance de son décor, le transposer poétiquement, non pas en le modifiant par une transposition formelle et picturale, comme le fit l’expressionnisme allemand, mais en dégageant sa poésie immanente, en le contraignant à révéler de secrets accords avec le drame. » (André Bazin, Ciné-club n°1, décembre 1949)

Le jour se lève
France, 1939, 1h33, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Marcel Carné 
Scénario : Jacques Prévert, Jacques Viot 
Dialogues : Jacques Prévert 
Photo : Philippe Agostini, André Bac, Albert Viguier 
Musique : Maurice Jaubert 
Montage : René Le Hénaff 
Décors : Alexandre Trauner 
Costumes : Boris Bilinsky 
Production : Jean-Pierre Frogerais, Productions Sigma 
Interprètes : Jean Gabin (François), Jules Berry (Monsieur Valentin), Arletty (Clara), Mady Berry (la concierge), René Génin (le concierge), Arthur Devère (Gerbois), René Bergeron (le patron du café), Bernard Blier (Gaston), Marcel Pérès (Paulo), Germaine Lix (la chanteuse), Gabrielle Fontan (la vieille femme dans l'escalier), Jacques Baumer (le commissaire), Jacqueline Laurent (Françoise)

Sortie en France : 9 juin 1939
FILM RESTAURÉ 

Remerciements à Studiocanal et Tamasa

 

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