Billetterie

Le Fleuve sauvage

Wild River

de Elia Kazan , États-Unis , 1960

Afin d’endiguer les crues dévastatrices du Tennessee, le Congrès des États-Unis décide en 1933 de construire plusieurs barrages dans le Sud, qui serviront également à électrifier les campagnes. Chuck Glover (Montgomery Clift) est envoyé par la Tennessee Valley Authority (TVA) pour convaincre les propriétaires de vendre et de quitter leurs terres bientôt inondées. Une femme, Ella Garth (Jo Van Fleet), refuse d’abandonner celle de ses ancêtres.

La genèse du Fleuve sauvage fut longue. Elia Kazan en a eu l’idée dès 1934/1935, alors qu’il rendait visite à un ami, chef d’une section communiste dans le Tennessee. Puis il lut le roman de William Bradford Huie. Il décida d'abord d’écrire son scénario seul. Mais au bout de trois moutures, c’est Paul Osborn, scénariste d'À l'est d'Eden, qui le reprit.

Selon les mots de Kazan, Le Fleuve sauvage est une « histoire primitive et biblique ». Une femme, Ella Garth – magnifique Jo Van Fleet – refuse le progrès et l’avenir au nom du passé. Insensible à la marche en avant du capitalisme, elle dirige sa ferme, ses fils et ses employés noirs d’une poigne de fer, comme l’ont fait ses ancêtres avant elle. Son présent est une simple prolongation de son passé. Face à elle, Monty Clift est Chuck Glover, employé idéaliste de la TVA, citadin débarqué dans une campagne hostile. Kazan organise une superbe opposition entre ces deux grands du cinéma américain. Entre eux, Carol (Lee Remick), veuve à 20 ans et mère de deux enfants, pour Kazan, « une jeune femme des années 50 égarée dans les années 30 ». Ancrée dans le présent et la réalité, elle est prête à tout pour s’en sortir, quitte à épouser un homme qu’elle n’aime pas.

 

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Film sur le temps, Le Fleuve sauvage arbore, en Scope, des couleurs magnifiques, captant les sycomores dans le vent et les remous du fleuve. Poétique, le film n’en est pas moins réaliste. Poursuivant son histoire américaine, Kazan traite des sujets qui lui sont chers : la pauvreté, le racisme, le déracinement, les conflits de générations…

Cette « radiographie clinique de ces petites bourgades du Sud » (Pascal Binétruy) dégage une profonde humanité. Au point que Kazan, partisan du New Deal de Roosevelt, changera de point de vue : « Je découvris que mes sympathies allaient désormais à la vieille femme obstinée. Elle habitait sur l’île qu’on allait inonder et refusait d’être patriote. Je la soutenais à cent pour cent. » (Elia Kazan, Une vie, Grasset)

Le Fleuve sauvage (Wild River)
États-Unis, 1960, 1h50, couleurs, format 2.35
Réalisation : Elia Kazan 
Scénario : Paul Osborn, d’après les romans Mud on the Stars de William Bradford Huie et Dunbar's Cove de Borden Deal 
Photo : Ellsworth Fredericks 
Musique : Kenyon Hopkins 
Montage : William Reynolds 
Décors : Walter M. Scott, Joseph Kish 
Costumes : Anna Hill Johnstone 
Production : Elia Kazan, Twentieth Century Fox 
Interprètes : Montgomery Clift (Chuck Glover), Lee Remick (Carol Baldwin), Jo Van Fleet (Ella Garth), Albert Salmi (Hank Bailey), Jay C. Flippen (Hamilton Garth), James Westerfield (Cal Garth), Barbara Loden (Betty Jackson), Frank Overton (Walter Clark), Malcolm Atterbury (Sy Moore)

Sortie aux États-Unis : mai 1960
Sortie en France : 2 mai 1962

FILM RESTAURÉ 

Remerciements à Swashbuckler Films

 

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