Billetterie

Le Dibbouk

Dybuk

de Michał Waszyński , Pologne , 1937

Nissen (G. Lamberger) et Sender (Moyshe Lipman) sont amis. Alors que leurs épouses respectives doivent bientôt accoucher, les deux hommes font le serment de marier les deux enfants s’ils sont de sexe opposé. Mais Nissen meurt et le serment est oublié. Des années plus tard, les deux enfants, Leah (Lili Liliana) et Khonnen (Leon Liebgold), se rencontrent fortuitement. Sans rien savoir du serment passé, ils s’éprennent l’un de l’autre. Mais pour Sender, Leah, sa fille, devra épouser un jeune homme riche.

Alors que l’antisémitisme monte en Pologne, que la guerre gronde en Europe et que l’exposition intitulée Der ewige Jude (Le Péril juif ) se prépare, le réalisateur polonais Michal Waszynski va réaliser le film sans doute le plus représentatif du cinéma yiddish d’Europe centrale. Ce sont les studios Feniks qui lui demandent de porter à l’écran le plus grand succès du théâtre yiddish, Le Dibbouk, de Shalom Anski, lui-même inspiré du folklore juif.

Ce film étrange et ensorcelant conte l’histoire de Khonnen, un jeune homme qui, par désespoir amoureux, invoque les forces obscures de la Kabbale afin qu'elles lui octroient la fortune nécessaire à son union avec Leah. Il est foudroyé sur place. Mourant avant son heure, son âme revient habiter le corps de celle qu’il aime, afin de vivre les joies et les peines qu’il n’a pas vécues. Il est le dibbouk.

 

Dibbouk-Fiches

 

Visuellement marqué par le cinéma expressionniste allemand, Le Dibbouk est un film inclassable, empreint de religiosité, de fantastique, évoquant la frontière poreuse entre la vie et la mort et l’inévitable Destin. Un film véritablement hanté.

« De la première image – un chandelier allumé dans une synagogue – aux danses cauchemardesques et à l’exorcisme qui marquent son terme, Le Dibbouk baigne dans le religieux, le spirituel et la superstition. Son atmosphère et ses décors expressionnistes nous rappellent que Waszynski croyait bien dur comme fer en l’un de ses premiers mensonges lorsqu’il prétendait avoir été l’assistant de Murnau sur Nosferatu. Cette atmosphère dépasse le simple exercice du film d’épouvante, comme si, par la conviction qu’il met dans chacune de ses scènes, Waszynski finissait pas être persuadé des effets réels de son histoire de possession. » (Samuel Blumenfeld, L’Homme qui voulait être prince, Grasset). Possession, dédoublement… Des thèmes familiers pour ce réalisateur, Juif né en Volhynie, qui allait bientôt se faire passer pour un prince catholique et un aristocrate polonais, réécrivant sans cesse sa propre histoire...

Le Dibbouk (Dybuk
Pologne, 1937, 1h48, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Michal Waszynski 
Scénario : Alter Kacyzne, Marek Arnstein, Anatol Stern, d’après la pièce Le Dibbouk (Dybuk) de Shalom Anski 
Photo : Albert Wywerka 
Musique : Henekh Kon, Gershon Sirota 
Montage : George Roland 
Décors : Stefan Norris, Jacek Rotmil 
Production : Zygfryd Mayflauer, Ludwig Prywes, Feniks-Film 
Interprètes : Avrom Morevsky (le rabbin de Miropol), Lili Liliana (Leah), Leon Liebgold (Khonnen), Moyshe Lipman (Sender), G. Lamberger (Nissen), Isaac Samberg (le messager), Dina Halpern (Frade) Max Bozyk (Nuta), Shmuel Landau (Zalman), S. Branecki (Nachman), M. Messinger (Menasche)

Issu de la collection de Lobster Films (France)

Sortie en Pologne : 29 septembre 1937
Sortie en France : 13 mai 1938

FILM RESTAURÉ 

 

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