L'Aventure c'est l'aventure

Présenté en ouverture du Festival de Cannes 1972, L’Aventure c’est l’aventure est un film de copains qui fleure bon les seventies.

Après un symposium sur les aléas du métier de gangster par ces temps difficiles, nos Dalton tricolores en arrivent à une seule conclusion : quand les plus idéologues d’entre tous emploient eux aussi des méthodes de gangster, pourquoi se gêner ? Le hold-up bancaire était un créneau sûr, mais il ne rapporte plus rien, il faut se tourner vers la politique ! Avec le cynisme le plus total, Lelouch (et son club des 5) tape sur tout le monde : le show business, les politiques, les révolutionnaires, la religion… Mais la bande ne s’embourgeoise pas pour autant, ils demeurent, quoi qu’il arrive, des gamins anars : « à l’ère du confusionnisme et du désarroi, Lelouch nous convie à profiter de la vie. » (Gilles Jacob, L’Express, 8 mai 1972)

L’Aventure c’est l’aventure, bien que très ancré dans son époque, est un de ces films jubilatoires que l’on revoit régulièrement, avec toujours autant de plaisir. « Homme d’une bande, s’épanouissant dans les longs conciliabules entre copains, Lelouch excelle à faire vivre son petit groupe de pieds-nickelés que sauvent leurs gaffes, leurs maladresses et leur naïveté. Utilisés à contre-emploi, Lino Ventura, Charles Denner, Jacques Brel triomphent dans ce festival de balourdise goguenarde dont le rythme va s’affermissant et se précipitant au cours du film. » (Pierre Billard, Le Journal du dimanche, 7 mai 1972)