Lady Vengeance

Offrant une dernière variation sur le thème de la vengeance, Park Chan-wook met ici un point final à la trilogie entamée en 2002 avecSympathy for Mr. Vengeance et prolongée par Old Boy. 

Plus moraliste que les précédents opus, Lady Vengeance met en scène une héroïne en quête de rédemption et montre la vanité des représailles. « La vengeance, explique le réalisateur, demande une passion et une énergie incroyables. On ne se consacre qu’à elle. Mais, au moment où tout s’est accompli, on ressent un vide, car tout est fini. » 

Cette fois, la vengeance emprunte un visage féminin, celui de l'actrice Lee Yeong-ae, déjà présente dans le film JSA - Joint Security Area. Sous l’apparente douceur de son personnage se cache une justicière féroce qui tente de racheter ses fautes passées. On retrouve également l’acteur Choi Min-sink, superbe dans le rôle du professeur sadique, diamétralement opposé au personnage qu’il campait deux ans plus tôt dans Old Boy. 

Avec ce volet moins radical, Park Chan-wook achève son triptyque furieux sous le signe du salut. Dans ses notes d’intention, le cinéaste confie : « Avoir réalisé deux films sur la vengeance coup sur coup m’a révélé beaucoup de choses sur moi-même. En y réfléchissant bien, j’ai réalisé que toute cette rage, cette haine et cette violence m’avaient empoisonné et avaient fait de mon âme une terre aride. » Park Chan-wook signe un finale macabre, ponctué de trouvailles visuelles et à la narration ambitieuse. Le malaise est palpable.