La Mélodie du bonheur

Lorsque Robert Wise, coréalisateur de West Side Story, accepte de la transposer sur grand écran, l’histoire de la famille Trapp est loin d’être inconnue. En 1956, le réalisateur allemand Wolfgang Liebeneiner réalisait Die Trapp-Familie. Deux ans plus tard, il revenait avec La Famille Trapp en Amérique. Et puis il y eut le triomphe de la comédie musicale jouée pendant quatre ans à Broadway. Forte de ce succès, l’histoire des Trapp est prête à conquérir le monde entier.

La Mélodie du bonheur a été tourné à Salzbourg en Autriche. De superbes paysages filmés en « Todd-AO 70mm et Deluxe Color ! », de quoi en mettre plein les yeux des spectateurs. La belle histoire sentimentale devrait assurer le succès. Mais c’est surtout sur la performance de Julie Andrews que tout repose : la jeune Britannique a été révélée au public l’année précédente par le triomphal Mary Poppins de Robert Stevenson. La critique n’est pas au rendez-vous : trop long, trop de bons sentiments, une guimauve trop sucrée ou une pâtisserie trop crémeuse. Pourtant le public est emporté par cette histoire. La Mélodie du bonheur connaît un succès planétaire : États-Unis, Canada, Japon, Europe, Australie, Amérique latine… Seule l’Autriche reste en retrait, le souvenir de l’Anschluss étant sans doute encore trop proche.

Le film, en compétition pour dix Oscars, en décroche cinq (meilleur film, meilleure mise en scène, meilleur son, meilleur montage, meilleure musique). Depuis La Mélodie du bonheur divise toujours : une comédie musicale écœurante pour les uns, un film culte pour d’autres. Il est certain en tout cas qu’il demeure l’un des plus grands succès du cinéma hollywoodien, encore classé à la troisième place en nombre de billets vendus, derrière Autant en emporte le vent de Victor Fleming et La Guerre des étoiles de George Lucas.