Billetterie

La Lettre du Kremlin

The Kremlin Letter

de John Huston , États-Unis , 1970

Les services d’espionnage américain et russe sont en effervescence. Une lettre écrite par un membre du Kremlin établit la collusion entre les États-Unis et l’URSS afin de détruire les installations nucléaires chinoises. Une équipe d’espions américains est envoyée sur place pour mettre la main sur la lettre.

Contre-culture, libération sexuelle, mouvements étudiants et cinéma indépendant… Le début des seventies est florissant et le Nouvel Hollywood va éclore. Comment John Huston, maître du cinéma américain, allait-il se situer dans toute cette effervescence ? En signant l’adaptation sur grand écran de La Lettre du Kremlin de Noel Behn, un film d’un classicisme épuré, où règnent le cynisme et la trahison dans la plus pure tradition hustonienne.

 

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La Lettre du Kremlin a sans doute l’une des intrigues les plus complexes du cinéma d’espionnage. La mystérieuse lettre était certainement un MacGuffin pour Huston et sa coscénariste Gladys Hill, un prétexte au développement des personnages et de l’action, prétexte mis rapidement de côté. Pour cette délectable description d’un univers de coups fourrés et de chausse-trapes, John Huston a convoqué un casting hors du commun pour endosser des rôles extravagants : Bibi Andersson et Max von Sydow – tout droit sortis des films de Bergman –, Richard Boone, Patrick O'Neal, George Sanders… et Orson Welles. Le cinéaste se lance ainsi dans une grande entreprise de démystification du film d’espionnage "à la James Bond", décrivant des hommes et des femmes qui n’ont rien de héros, mais sont des professionnels cyniques, davantage préoccupés par leurs intérêts personnels que par la cause patriotique. Double jeu et traîtrise sont les mots d’ordre, non sans humour. On croise ainsi le chemin d’une jeune femme capable d’ouvrir les coffres avec ses pieds (ce qui ne lui sert strictement à rien), son collègue arthritique qui ne parvient plus à les ouvrir, ou un agent, qui excelle dans l’art du tricot et aime se travestir en femme…

« Si La Lettre du Kremlin renvoie dos à dos les idéologues des deux bords, de tous les bords, et leur prouve, en quelque sorte par l’absurde, que le patriotisme de certains n’est qu’une forme supérieure de gangstérisme, tant mieux ! Après tout, ce qui compte, c’est l’énergie virile dispensée, fût-ce en pure perte, fût-on à la solde du diable. Huston et ses héros ont bien raison de se moquer du sens de l’Histoire : ils savent que seuls les poètes ont raison. » (Claude Beylie, Cinéma 70 n°147, juin 1970)

La Lettre du Kremlin (The Kremlin Letter)
États-Unis, 1970, 1h40, couleurs, format 2.35
Réalisation : John Huston 
Scénario : John Huston, Gladys Hill, d’après le roman La Lettre du Kremlin de Noel Behn 
Photo :Ted Scaife 
Musique : Robert Drasnin 
Montage : Russell Lloyd 
Décors : Ted Haworth, Dario Simoni 
Costumes : John Furniss
Production : Carter DeHaven, Sam Wiesenthal, Twentieth Century Fox Film Corporation 
Interprètes : Bibi Andersson (Erika), Richard Boone (Ward), Nigel Green (Janis), Dean Jagger (The Highwayman), Lila Kedrova (Mme Sophie), Micheál MacLiammóir (Sweet Alice), Patrick O'Neal (Charles Rone), Barbara Parkins (B. A.), Ronald Radd (Potkin), George Sanders (The Warlock), Max von Sydow (le colonel Kosnov), Raf Vallone (Puppet Maker), Orson Welles (Bresnavitch), Sandor Elès (Grodin), Niall MacGinnis (Erector Set), Anthony Chinn (Kitai), John Huston (l'amiral)

Sortie aux États-Unis: 1er février 1970 
Sortie en France : 29 avril 1970

 


Projeté dans la cadre d'un double programme :
La Lettre du Kremlin de John Huston (The Kremlin Letter, 1970, 1h40)
suivi de
La Vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder (The Private Life of Sherlock Holmes, 1970, 2h05)

 

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