Nord de l'Italie, septembre 1943. Deux soldats alliés, un Anglais (John Hoy) et un Américain (Ray Reagan), échappent aux S.S. Cherchant à gagner la Suisse, ils trouvent asile chez un curé de village qui accueille des réfugiés de toutes nationalités. Devant ses supplications, ils prennent la tête d’un convoi d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards pour les mener, à travers les montagnes, jusqu’à la frontière.
Un vieux Juif polonais et sa nièce, un ouvrier yougoslave, un professeur qui transporte les travaux d’une vie dans sa valise, une femme dont le mari est déporté, accompagnée de son fils adolescent… Sur des pentes abruptes enneigées, à travers la bourrasque, cet étrange cortège est en marche. Venus de tous les pays d’Europe, parlant toutes les langues, les réfugiés forment une même communauté : celle des victimes du nazisme que le malheur rassemble.
Dans un style simple, sans emphase, La Dernière Chance raconte ce terrible et dangereux voyage, en forme d'émouvante épopée humaine. En témoigne cette scène vibrante où chacun évoque sa patrie et retrouve, au détour d’une chanson d’enfant, un air connu de tous. Hymne à la fraternité et à la tolérance, c’est au prix des plus grands sacrifices qu’ils atteindront la frontière suisse.
Leopold Lindtberg est un metteur en scène et réalisateur autrichien, né à Vienne mais installé en Suisse dès 1932. En 1944, il réalise Marie-Louise, film pacifiste sur une petite fille française recueillie sur le sol helvétique. Le film est un franc succès. Loué par la critique américaine, il reçoit un Oscar pour son scénario. Cette réussite marque le début d’une période faste pour Lindtberg, mais également pour les studios zurichois Praesens-Films, qui caressent alors le rêve de coproductions avec l'Amérique. Lindtberg signe un an plus tard, avec La Dernière Chance, une œuvre majeure de l’histoire du cinéma suisse, interrogeant la question des réfugiés et de l’asile. Sorti quelques jours après l’armistice du 8 mai et vu par plus d’un million de spectateurs en Suisse, le film est un triomphe et bénéficie d’un rayonnement international. En 1946, il remporte un Golden Globe, l’un des Grands Prix du premier Festival de Cannes ainsi que le Prix international de la Paix.
La Dernière Chance (Die letzte Chance)
Suisse, 1945, 1h51, noir et blanc, format 1.85
Réalisation : Leopold Lindtberg
Scénario : Leopold Lindtberg, Elizabeth Montagu, Richard Schweizer, David Wechsler
Photo : Emil Berna
Musique : Robert Blum
Montage : Hermann Haller
Décors : Robert Furrer
Costumes : Robert Gamma
Production : Lazar Wechsler, Praesens-Film
Interprètes : Ewart G. Morrison (le major Telford), John Hoy (le lieutenant Johnny Halliday), Ray Reagan (le sergent James "Jim" Braddock), Luisa Rossi (Tonina), Giuseppe Galeati (le conducteur), Romano Calò (le prêtre), Leopold Biberti (le lieutenant Brunner), Sigfrit Steiner (le docteur), Emil Gerber (le garde-frontière), Therese Giehse (Frau Wittels), Robert Schwarz (Bernhard Wittels), Germaine Tournier (Mme Monnier), Berthe Sakhnowsky (Chanele Sokolwki)
Issu de la collection de la Cinémathèque suisse
Sortie en Suisse : 26 mai 1945
Sortie en France : 19 décembre 1945
Présentation au Festival de Cannes : septembre 1946
FILM RESTAURÉ
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