JSA - Joint Security Area

Diplômé de philosophie, mais féru de cinéma, Park Chan-wook s’essaie d’abord à la critique, puis passe derrière la caméra. Il essuie plusieurs échecs commerciaux avant de tourner, en 2000, JSA - Joint Security Area. Ce thriller politique haletant sur la fracture Nord-Sud remporte un très grand succès en salles et marque le véritable début d’une œuvre sombre et sans concessions. Le film conduit son auteur sur la route des festivals, de Berlin à Helsinki, et lui assure une reconnaissance internationale.

Construit en flashback, JSA - Joint Security Area est une œuvre à la composition narrative aussi précise qu'étonnante. Le film permet au cinéaste « d'explorer cette zone fragile, comme de la glace, le centre : point d'équilibre et de basculement » (Adrien Gombeaud, Séoul Cinéma, L’Harmattan). Sur le fil, Park Chan-wook compose une mise en scène rigoureuse, aux agencements géométriques saisissants. Avec JSA - Joint Security Area, il propose une illustration plastique de la fracture, morcelant minutieusement les espaces, opérant des travellings, lourds de sens, qui franchissent la frontière. 

À travers l'enquête de Sophie, chargée d'élucider le meurtre, Park Chan-wook dresse le portrait poignant d'une nation divisée. Au-delà de l'affrontement, de la rupture idéologique, le cinéaste décrit les liens d'amitié profonds et clandestins que tissent ces soldats ennemis, de part et d'autre de la frontière. Derrière l'intrigue policière et géopolitique se dessine un drame humain intime, qui puise sa force dans ses contradictions et dans la complexité de ses personnages principaux, remarquablement interprétés par Lee Yeong-ae et Lee Byung-hun.