Hasard – ou pas – du calendrier, l’année 1992 sur les écrans français sera indochinoise : en quelques semaines sortent L’Amant de Jean-Jacques Annaud, Diên Biên Phú de Pierre Schoendoerffer, et enfin Indochine.
Troisième long métrage de Régis Wargnier, Indochine est une grande fresque à la manière d'Out of Africa (même utilisation de la voix off). Le cinéaste s’entoure de deux écrivains pour le scénario, Érik Orsenna et Louis Gardel, ainsi que de la scénariste Catherine Cohen. La dimension romanesque est évidente : une femme forte dirige une plantation dans une concession, elle tombe sous le charme d’un officier, qui, lui, tombe amoureux de la fille adoptive de celle-ci, une princesse annamite. Mais ces destinées individuelles sont intrinsèquement liées à celle d’un pays qui se libère. Lors de sa fuite, la jeune Camille découvrira son peuple, son identité, la montée des révoltes nationalistes et communistes. Son histoire personnelle, sur fond de mouvements politiques, deviendra la légende de la Princesse rouge. La fracture entre la France et l’Indochine est entière, celle entre la mère et sa fille également.
Dans cette histoire pleine de bruit, d’amour et de fureur, l’Indochine n’est pas seulement un décor, elle est le personnage central. Évoquant le propos historique et politique du film, Jean-Pierre Jeancolas affirme : « Indochine est le premier film du cinéma français commercial qui démonte dans tous ses rouages, avec une innocence probablement fausse mais bien jouée, le fait colonial que tant de livres ont analysé. […] Si Indochine est un Autant en emporte le vent, c’est un Autant en emporte le vent de gauche. Le vent y souffle dans le sens de l’Histoire. On n’y pleure pas sur les Sudistes vaincus, les colons et leur chiens de garde ont la mauvaise part, les nationalistes et le peuple tout entier y sont le sel de la terre. » (Positif n°375-376, mai 1992)
© photos Jean marie Leroy
Oscar 1993 du meilleur film étranger, Indochine offrira à Catherine Deneuve son second César. Magistralement, elle est Éliane, volontaire, déchirée et mélancolique, une femme « qui travaille beaucoup pour ne pas trop réfléchir et continuer à tenir debout », selon les propres mots de l’actrice. Un rôle spécialement taillé pour elle.
Indochine
France, 1992, 2h40, couleurs, format 1.66
Réalisation : Régis Wargnier
Scénario : Erik Orsenna, Louis Gardel, Catherine Cohen, Régis Wargnier
Photo : François Catonné
Musique : Patrick Doyle
Montage : Geneviève Winding
Décors : Jacques Bufnoir, Errol Kelly
Costumes : Pierre-Yves Gayraud, Gabriella Pescucci
Production : Eric Heumann, Paradis Films, La Générale d'Images
Interprètes : Catherine Deneuve (Éliane Devries), Vincent Perez (Jean-Baptiste Le Guem), Linh Dan Phan (Camille), Jean Yanne (Guy Asselin), Dominique Blanc (Yvette), Henri Marteau (Émile Devries), Carlo Brandt (Castellani), Gérard Lartigau (l'amiral), Hubert Saint-Macary (Raymond), Andrzej Seweryn (Hebrard)
Sortie en France : 15 avril 1992
FILM RESTAURÉ
Restauration StudioCanal, ressortie en salles par Carlotta Films le 19 octobre.
Dimanche 16 octobre à 15h à la Halle Tony Garnier
Séance de clôture du festival Lumière en présence en présence de Catherine Deneuve, Linh-Dan Pham, Régis Wargnier et des invités du festival.
ACHAT DES PLACES
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