Billetterie

Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution

de Jean-Luc Godard , France, Italie , 1965

Lemmy Caution (Eddie Constantine), le célèbre agent secret, part pour la ville futuriste d’Alphaville. Là, il doit retrouver et ramener Henry Dickson (Akim Tamiroff), son ancien collègue et créateur de la machine Alpha 60, qui contrôle Alphaville. Lemmy Caution est confronté à une population désormais privée de sentiments et pour laquelle les mots n’ont plus de valeur. Il va alors tenter de détruire Alpha 60.

Alphaville marque un tournant dans la carrière d’Eddie Constantine, qui joue pour la première fois dans un film de cet ordre. Cette première collaboration avec Godard offre une nouvelle dimension à Lemmy Caution, après cinquante films en douze ans dans lesquels l'acteur a joué dans le même registre. L’accueil du film est mitigé (500 000 entrées, ce qui est peu pour Constantine) – mais la même année Godard réaliseraPierrot le fou, un de ses plus grands succès, devenu mythique.

« Poésie, tendresse… Sauver ceux qui pleurent » : la note de suicide de Henry Dickson résume le message de Godard. Alphaville est une condamnation de la société moderne qui s’annonce dans les années 1960 et de la déshumanisation qu’elle entraîne. L'urbanisme glacé et les machines caractérisent la modernisation, alors que l’art – Paul Eluard et son Capitale de la douleur lu par Natacha – sauvegarde la conscience et l’amour.

 

ALPHAVILLE-1965

 

Son budget ne lui permettant pas de construire des décors, Godard a tourné à Paris, dans des lieux qui lui évoquaient ce que serait l’an 2000 – le rond-point de La Défense, la piscine moderne d’un groupe scolaire de Vincennes, le métro aérien – afin de créer sa dystopie futuriste. Il a accentué la froideur et l’obscurité des lieux en choisissant de tourner dans un noir et blanc peu contrasté. 

« Convoquant les codes du film noir américain, Godard met en scène dans un enchaînement de plans d’un beauté sidérante un monde où les affects ont été balayés et où la mémoire est effacée à mesure qu’elle se constitue, tout en distillant comme des blagues une rafale de références à la bande dessinée, à la littérature classique, aux films de vampires de l’époque du muet. » (Isabelle Regnier, Le Monde, 7 février 2010)

Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution
France, Italie, 1965, 1h40, noir et blanc, format 1.37
Réalisation & scénario : Jean-Luc Godard 
Assistant réalisation : Jean-Pierre Léaud 
Photo : Raoul Coutard 
Musique : Paul Misraki 
Montage : Agnès Guillemot 
Décors : Pierre Guffroy 
Production : Athos Films, Chaumiane, Filmstudio 
Interprètes : Eddie Constantine (Lemmy Caution), Anna Karina (Natacha von Braun), Akim Tamiroff (Henry Dickson), Howard Vernon (le professeur von Braun), Jean-André Fieschi (le professeur Heckell), Jean-Louis Comolli (le professeur Jeckell), Michel Delahaye (l’assistant)

Sortie en France : 5 mai 1965 
Présentation au Festival de Berlin : juin 1965
Sortie en Italie : 7 août 1965

FILM RESTAURÉ 

 

 

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