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Les Portes de la nuit

de Marcel Carné , France , 1946

Une nuit de l’hiver 1945 à Paris. Diego (Yves Montand), un résistant, retrouve un ancien compagnon d’armes. Le même soir, le Destin, sous les traits d’un clochard (Jean Vilar), annonce à Diego qu’il va rencontrer la plus belle fille du monde. Malou (Nathalie Nattier), jeune femme lasse de son mari, un homme crapuleux, apparaît. Les instants de bonheur vont être brefs.

Dernier film du duo Carné-Prévert, Les Portes de la nuit est un film d’une noirceur jamais atteinte par le cinéaste. Quelques mois seulement après la Libération, le film évoque les heures les plus sombres de la guerre, la collaboration, le marché noir. Pour Prévert et Carné, les lendemains ne sont pas si victorieux, l’heure n’est pas encore à la réconciliation nationale. Les Portes de la nuit est un échec commercial. Sans doute le public n’était-il pas prêt à se replonger si tôt dans les souvenirs encore douloureux des cinq dernières années.

 

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Le film devait permettre à Jean Gabin de faire son retour en France après des années d’exil aux États-Unis. L’acteur souhaitait que Marlene Dietrich joue le rôle de Malou. Mais à la lecture du scénario, l’actrice hésite, la vision sombre de la vie suivant l’Occupation ne lui convenant guère. Elle se désengage, Gabin lui emboîte le pas. Ce seront deux jeunes comédiens qui les remplaceront : Yves Montand et Nathalie Nattier.

« Le pessimisme des deux auteurs, plus social et plus tonique chez Prévert, plus fondamental et plus désespéré chez Carné, se mêle au sein d’une intrigue dominée visuellement par le célèbre décor de la station de métro Barbès récréée en studio par Trauner. Cet îlot de réalisme est perdu au milieu d’un no man’s land nocturne et lunaire qui n’est plus vraiment de Paris ni d’aucune ville précise. À mesure qu’on s’éloigne de la station elle-même, le décor devient de plus en plus abstrait et sert de toile de fond, comme le Moyen-Âge des Visiteurs du soir, à une sarabande effrénée de damnés, toujours victorieux des innocents et des cœurs purs. » (Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma, Robert Laffont)

Les Portes de la nuit
France, 1946, 1h52, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Marcel Carné 
Scénario & dialogues : Jacques Prévert, d’après le ballet Le Rendez-vous de Jacques Prévert, Roland Petit et Joseph Kosma 
Photo : Philippe Agostini 
Musique : Joseph Kosma 
Montage : Jean Feyte 
Décors : Alexandre Trauner 
Costumes : Antoine Mayo 
Production : Pierre Laurent, Société Nouvelle Pathé Cinéma 
Interprètes : Pierre Brasseur (Georges), Serge Reggiani (Guy Sénéchal), Yves Montand (Diego), Nathalie Nattier (Malou), Saturnin Fabre (Sénéchal), Raymond Bussières (Raymond Lécuyer), Jean Vilar (le clochard), Sylvia Bataille (Claire Lécuyer), Jane Marken (Mme Germaine), Dany Robin (Étiennette), Gabrielle Fontan (la vieille), Christian Simon (Cricri), Jean Maxime (l'ami d'Étiennette), Fabien Loris (le chanteur des rues), René Blancard (le voisin de palier), Mady Berry (Mme Quinquina), Julien Carette (Quinquina), Jacques Perrin (un des enfants Quinquina) (non créd.)

Sortie en France : 3 décembre 1946

Ressortie DVD/Blu-ray en 2017

FILM RESTAURÉ 

Remerciements à Pathé Distribution

 

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