Billetterie

Cadet d’eau douce

Steamboat Bill, Jr.

de Buster Keaton et Charles Reisner , États-Unis , 1928

William Canfield (Ernest Torrence), dit "Steamboat Bill", est le propriétaire d’un vieux bateau à roues sur le Mississippi. Mais sa vieille barcasse fait pâle figure face au nouveau venu, le King, propriété de son concurrent – et désormais ennemi – J. J. King (Tom McGuire). Steamboat Bill apprend que son fils (Buster Keaton), qu’il n’a pas vu depuis des années, arrive de Boston. L’allure très endimanchée et le comportement insolite de Willie Jr. déplaisent particulièrement à son père. Rien ne s’arrange quand ce dernier apprend que Willie est amoureux de Kitty (Marion Byron), la fille de King.

Film lent « qui exalte un certain parfum sudiste » (Michel Mardore, Cahiers du cinéma n°130, avril 1962), Steamboat Bill Jr. transpose Roméo et Juliette sur les bords du Mississippi. Une romance, beau prétexte à un film à la mise en scène d’une précision exemplaire et à une des plus belles tempêtes de l’histoire du cinéma.

 

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Keaton fait du gag une science exacte, à laquelle il ajoute la théorie de l’infiniment probable. Et c’est la scène de la façade qui s’écroule qui en fait la parfaite démonstration : lors de la chute, Steamboat Bill Jr. est miraculeusement sauvé car il se trouve à l’exact emplacement d’une lucarne ouverte ! Bravant les éléments les plus déchaînés, Willie se révèle. Il avait débarqué inadapté, hors norme, avec ce style si différent immédiatement attaqué par son père (notons le passage chez le chapelier et le clin d’œil au couvre-chef qui a fait la réputation de Keaton). Il finira par sauver son père, sa fiancée, le père de celle-ci… et un prêtre pour célébrer l’union. Les péripéties de Willie au sein de cet espace entièrement disloqué par la tempête soulignent particulièrement les performances athlétiques de l'acteur, acrobate-né qui refusa toujours d’être doublé.

Steamboat Bill, Jr. est le dernier film réalisé par Buster Keaton en toute indépendance. En 1928, encouragé par son producteur Joe Schenck, il signe un contrat avec la Metro-Goldwyn-Mayer. Chaplin le prévient : « Ne les laisse pas te bouffer, Buster. Ce n’est pas qu’ils aient de mauvais éléments, ils possèdent tous les meilleurs du pays. Mais il y en a trop, et tous voudront mettre leur grain de sel dans tes films, comme plusieurs chefs dans la même cuisine. » (La Mécanique du rire, Buster Keaton et Charles Samuels, Capricci). Lui qui débutait chaque tournage avec un mince scénario, mais des idées à foison et des collaborateurs fidèles et enthousiastes, ne pourra plus jamais travailler les scripts à sa manière. Keaton dira plus tard que ce contrat fut « la pire erreur de [sa] vie ».

Cadet d’eau douce (Steamboat Bill, Jr.)
États-Unis, 1928, 1h10, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Charles Reisner, Buster Keaton (non créd.)
Scénario : Carl Harbaugh
Photo : Bert Haines, Dev Jennings
Montage : Sherman Kell
Décors : Fred Gabourie
Production : Joseph M. Schenck, Buster Keaton Productions
Interprètes : Buster Keaton (William Canfield Jr.), Ernest Torrence (William "Steamboat Bill" Canfield), Marion Byron (Kitty King), Tom McGuire (J. J. King), Tom Lewis (Tom Carter)

Sortie aux États-Unis : 12 mai 1928
Sortie en France : automne 1928

 FILM RESTAURÉ   

 

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