Posté le 14.10.2016 à 14H
Il a travaillé avec Bernardo Bertolucci (Le Dernier Empereur), David Cronenberg (Le Festin nu) ou Jim Jarmusch (Only Lovers Left Alive). Le producteur Jeremy Thomas a évoqué sa brillante carrière en master class, ainsi que celle de son père Ralph, célèbre réalisateur britannique des années 50, avant la nouvelle vague d’Outre-Atlantique.
© Institut Lumière / Photo Benjamin Mialot
"On oublie parfois à quel point l’industrie cinématographique anglaise était en plein essor dans les années 50. Au total, il y avait une quinzaine de studios autour de Londres. Il y avait des milliers d’employés à Pinewood, un département pour monter les décors, un autre pour le montage etc. Tout était réalisé en interne, y compris la réalisation. Tout le monde travaillait pour les studios.""Mon père a réalisé des comédies qui ont très bien marché dans le monde anglophone. Mais la vérité c’est que le Royaume-Uni est une île, elle est isolée. Les réalisateurs comme Hitchcock, les acteurs de l’époque, sont partis travailler à Hollywood. C’est toujours comme ça aujourd’hui. Et il y a eu les Swinging Sixties vers la fin des années 60. Le cinéma social a commencé à voir le jour. Tout à coup cette nouvelle vague a pris le pas et des gens qui avaient eu énormément de succès comme mon père ont été mis à l’écart. Alors qu’il était le roi du cinéma populaire. Dirk Bogarde avec qui il avait travaillé une quinzaine de fois est parti travailler avec Visconti. C’était une façon de dire « ce qu’on a fait ensemble c’était nul ». Ils n’ont plus jamais travaillé ensemble."
"Je suis parti travailler en Australie à l’instinct, et du moment où j’ai commencé à travailler pour Deep End du Polonais Jerzy Skolimowski, j’ai su ce que je voulais faire. J’étais jeune, j’avais travaillé sur le film de Ken Loach comme assistant. La chance m’a permis de survivre dans cette profession en flottant. Je n’ai jamais coulé."
Charlotte Pavard