Posté le 09.10 à 18h
Animée par l'exact Stéphane Lerouge, la master class consacrée à Bruno Coulais, qui a récemment composé la musique du dernier film de Bertrand Tavernier Voyage à travers le cinéma français, a révélé un homme éminemment doux et fasciné par sa discipline. Extraits choisis.
© Institut Lumière / Photo Caroline Gardin
"Le rêve du compositeur, est que le cinéaste lui dise : "Tu m'as fait découvrir grâce à la musique une part du film à laquelle je n'aurais jamais pensé."
"La difficulté du métier de compositeur est de savoir comment commencer une musique de film. On peut partir des sons. D'un léger mouvement de caméra ou des acteurs."
"La musique qui fait rire sur les comédies, il n'y a rien de pire. C'est montrer ce que l'on voit déjà."
"Il y a des films qui n'ont pas besoin de musique. Je pense aux films de Rohmer qui sont très littéraires."
"Deux personnages éclairés au néon dans une cuisine, ou un repas dans une brasserie, c'est très difficile pour moi d'en composer la musique. Je suis très sensible à la lumière."
"Les films devraient être pour les compositeurs un champ expérimental."
"Je continue de faire des enfants pour leurs piquer leurs jouets et m'en servir pour mes compositions. Il faut avoir de l'imagination. Si je le pouvais, je composerais avec le bruit d'une tondeuse à gazon."
"La musique devient un personnage qui observe et qui rôde."
"La musique de films m'a sorti de ma chambre. J'ai composé avec des Tibétains, des Corses, avec Nick Cave, Robert Wyatt !"
"Je dois le confesser, j'ai horreur de lire les scénarios. Je n'imagine jamais les musiques en les lisant."
"La musique a un pouvoir manipulateur sur l'image."