Posté le 13.10.2016 à 14h
Une avant-première mondiale, un cinéaste « qui a imposé son style et a atteint le sommet du cinéma international ». La projection de Bleeder de Nicolas Winding Refn avait tout pour attirer les foules : d’abord parce que ce film datant de 1999 n’est jamais sorti en France, mais aussi parce que le réalisateur de Drive avait fait le déplacement pour l’occasion ce mercredi soir au Comoedia.
Devant une salle comble, le cinéaste danois s’est confié sur la genèse de ce deuxième film qui a marqué un tournant dans son processus de création :
« Après Pusher, j’étais un peu confus, j’ai vraiment réalisé après que je n’étais pas intéressé par les films, mais plutôt par ce qu’ils n’étaient pas. Avec Bleeder, j’ai vraiment voulu saisir l’ADN d’un film et le transformer. »
Et même s’il n’aime pas parler du passé et voir ses films, Nicolas Winding Refn a tout de même livré quelques anecdotes, avant d’inviter les festivaliers à lui poser des questions :
« Lorsque ma mère a vu Drive au festival de Cannes, elle m’a dit : c’est drôle, j’ai l’impression de revoir Bleeder ! Ces films sont très différents, mais la démarche est similaire, ils parlent de sexe et de violence. Dans Bleeder, l’amour et la violence sont des états fixes, c’est le spectateur qui bouge. En fait, ce que l’on trouve dans Drive est né avec Bleeder. »
Et même si le cinéaste s’s'est excusé auprès des festivaliers pour le look, très années 90 des personnages, ceux-ci furent impatients de découvrir le film, inédit en salles. Nicolas Winding Refn continue de tracer sa route, les cinéphiles le suivront.
Laura Lépine
Bleeder de Nicolas Winding Refn (1999, 1h38)