Billetterie

Les Enfants du paradis

de Marcel Carné , France , 1945

Paris, vers 1830. Le boulevard du Crime est le haut lieu du théâtre populaire et des baraques de foire où se bouscule le Tout-Paris. Dans une des attractions, Garance (Arletty), une belle jeune femme, libre et audacieuse. Les hommes sont fous d’elle, et quatre d’entre eux lui font la cour : Frédérick Lemaître (Pierre Brasseur), comédien novice, Pierre-François Lacenaire (Marcel Herrand), dandy assassin, le comte de Montray (Louis Salou), aristocrate que rien n’arrête, et Baptiste Deburau (Jean-Louis Barrault), célèbre mime, amoureux sincère et transi…

C’est d’une discussion enflammée avec Jean-Louis Barrault à propos du mime Jean-Baptiste Deburau – agrémentée de quelques anecdotes sur sa vie privée – que naît le sujet des Enfants du paradis, initialement intitulé Funambules. Carné, séduit, décide de mettre en scène le boulevard du Temple, ses théâtres, ses artistes… 

En pleine guerre, la fabrication du film tient du miracle : Carné est à Paris, Prévert en zone Sud, la pellicule est rationnée par le gouvernement de Vichy, et Alexandre Trauner et Joseph Kosma doivent œuvrer dans la clandestinité car interdits de travail depuis plusieurs années. Le tournage aura lieu au sein des studios de la Victorine à Nice pendant plusieurs mois, il sera interrompu à plusieurs reprises, puis achevé à Paris.

 

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Le 9 mars 1945, ce sont les deux époques du film, « Le Boulevard du Crime » et « L’Homme blanc », qui sont projetées à la suite au palais de Chaillot, à la demande expresse de Carné. Dans Les Lettres françaises du 17 mars, Georges Sadoul qualifie le film de chef d’œuvre. Il restera à l’affiche quarante-cinq semaines ! Depuis, Les Enfants du paradis a acquis sa place définitive de monument du patrimoine cinématographique français mais aussi mondial : en 1995, il sera élu par un jury de journalistes et d'historiens, avec 688 voix sur 822, meilleur film parmi mille autres longs métrages tournés entre 1944 et 1994. 

Hymne au peuple et à la liberté – incarnée par l’étincelante Arletty –, Les Enfants du paradis est enfin une incroyable leçon de cinéma, soulignée par Jacques Lourcelles dans son Dictionnaire du cinéma (Robert Laffont) : « Comme toujours chez Carné quand il est inspiré, le classicisme minutieux et artisanal de son style fait du film une œuvre d’équilibre, prête à affronter l’éternité. » 

Les Enfants du paradis
France, 1945, 3h10, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Marcel Carné 
Scénario & dialogues : Jacques Prévert 
Photo : Roger Hubert, Marc Fossard 
Musique : Joseph Kosma, Maurice Thiriet 
Montage : Henri Rust, Madeleine Bonin 
Décors : Alexandre Trauner, Léon Barsacq, Raymond Gabutti 
Costumes : Antoine Mayo 
Production : Raymond Borderie, Adrien Remaugé, Société Nouvelle Pathé Cinéma 
Interprètes : Arletty (Garance), Jean-Louis Barrault (Baptiste Deburau), Pierre Brasseur (Frédérick Lemaître), Pierre Renoir (Jéricho), Maria Casarès (Nathalie), Gaston Modot (Fil de soie), Fabien Loris (Avril), Étienne Decroux (Anselme Deburau), Jane Marken (Madame Hermine), Marcel Pérès (le directeur des Funambules), Pierre Palau (le régisseur des Funambules), Marcelle Monthil (Marie), Marcel Herrand (Pierre-François Lacenaire), Louis Salou (le comte Édouard de Montray) 

Sortie en France : 22 mai 1945

Ressortie DVD/Blu-ray en 2017

FILM RESTAURÉ 

Remerciements à Pathé Distribution

 

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