Billetterie

Le Genou de Claire

de Eric Rohmer , France , 1970

Jérôme (Jean-Claude Brialy), 35 ans, en vacances près d’Annecy, rencontre par hasard Aurora (Aurora Cornu), une romancière roumaine dont il a jadis fait la connaissance. Elle a loué une chambre dans une villa près du lac et lui présente sa propriétaire, Madame W. (Michèle Montel), qui vit en compagnie de sa fille Laura (Béatrice Romand), 16 ans. La jeune fille s’entiche de Jérôme qui, pour tromper son ennui, entre dans son jeu. Jusqu’au jour où il rencontre Claire (Laurence de Monaghan), la demi-sœur de Laura, dont la sveltesse, la finesse des attaches et tout particulièrement le genou, ne le laissent pas indifférent.

Un homme cherche une femme et en rencontre une autre. La ligne directrice des Contes moraux d’Éric Rohmer semble s’appliquer au Genou de Claire, cinquième de la série. À un détail près : l’homme rencontre deux jeunes femmes.

Dans le cadre feutré d’une maison entre lac et montagnes, les protagonistes du Genou de Claire jouent au jeu de l’amour, mais certainement pas du hasard. Aurora, la romancière, observe mais dirige aussi, faisant de Jérôme le héros de son journal et peut-être de son roman. Dans ce film aux vertus littéraires, les amours sont vécues deux fois, la première quand on y assiste, la seconde quand on les raconte. Car les affrontements verbaux, les joutes oratoires et l’art de la conversation sont au cœur de l’histoire, les personnages analysant sans cesse leurs sentiments. Dans ce film sans musique, ce sont la voix et ses modulations qui bercent le spectateur.

 

GENOU-DE-CLAIRE-1970

 

Capté au cœur d’une nature radieuse, Le Genou de Claire est un film lumineux et élégant, une œuvre intimiste, pénétrante étude de la séduction et du désir. Un plaisir littéralement épidermique.

« Claire représente un attrait purement érotique, au sens le plus noble du terme. Jérôme a un côté proustien : non pas libertin, mais "amateur". Il est fasciné par un détail du corps… Il rêve d’une femme qui ait une certaine légèreté, une certaine minceur, une certaine fragilité. Mais précisément, sur ce genre de filles, il n’a pas de pouvoir. […] Il y a souvent une contradiction – même à l’intérieur du désir – entre ce qui est purement désiré, et ce qui est possédé. L’objet du désir n’est pas forcément l’objet de la possession. […] La possession pour Jérôme n’ajoute rien au désir. Au contraire, le désir se nourrit de l’absence de possession. C’est là sa satisfaction. » (Éric Rohmer, Cinéma 71 n° 153, février 1971)

Le Genou de Claire
France, 1970, 1h45, couleurs (Eastmancolor), format 1.85
Réalisation & scénario : Éric Rohmer 
Photo : Nestor Almendros 
Montage : Cécile Decugis 
Production : Pierre Cottrell, Barbet Schroeder, Les Films du Losange 
Interprètes : Jean-Claude Brialy (Jérôme), Aurora Cornu (Aurora), Béatrice Romand (Laura), Laurence de Monaghan (Claire), Michèle Montel (Mme Walter), Gérard Falconetti (Gilles), Fabrice Luchini (Vincent)

Sortie en France : 11 décembre 1970

FILM RESTAURÉ 


Projeté dans la cadre d'un double programme :
Le Genou de Claire d'Eric Rohmer (1970, 1h33)
suivi de
Le Boucher de Claude Chabrol (1970, 1h45)

 

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