Billetterie

La Marie du port

de Marcel Carné , France , 1950

Chatelard (Jean Gabin), riche patron d’une brasserie de Cherbourg, conduit sa compagne Odile (Blanchette Brunoy) aux obsèques de son père, à Port-en-Bessin. L’amour a quitté le couple depuis longtemps, laissant place à l’ennui. Chatelard fait alors la connaissance de Marie (Nicole Courcel), la sœur d’Odile, une jeune femme au franc-parler, serveuse dans un café. La fascination est réciproque.

Après l’échec des Portes de la nuit et le tournage avorté de La Fleur de l'âge (1947), la réputation de Marcel Carné est épouvantable : il est accusé de jeter des millions par les fenêtres à chaque tournage, de ne pas terminer ses projets… Plus de quatre ans après le dernier film du cinéaste, Jean Gabin et le producteur Sacha Gordine viennent démarcher Carné avec cette adaptation de Simenon.

 

MARIE-DU-PORT-1949-02

 

Pour ses retrouvailles avec Carné après son exil aux États-Unis (l’acteur avait refusé de travailler sous le régime de Pétain et, en avril 1943, s'était engagé dans les Forces françaises navales libres), Gabin est transformé : la chevelure devenue blanche, il est un bourgeois propriétaire d’une brasserie et d’un cinéma. L’homme tombe sous le charme de Marie, qui se laisse courtiser, désirer, mais ne lui cèdera pas avant d’être assurée d’obtenir le mariage et les clefs du restaurant. Le changement est complet dans l’œuvre de Carné : l’héroïne interprétée par la toute jeune Nicole Courcel ne se laisse pas porter par le destin, elle décide. Pas de romantisme, pas de sentimentalisme, pas de brume, tout se déroule en pleine clarté, en plein soleil, devant la caméra d'Henri Alekan.

Pourtant, encore une fois la critique a la dent dure. « Seul, Claude Mauriac dans Le Figaro littéraire, apporta une note de clairvoyance dans cette grisaille. Son article s’intitulait "Don Juan cocu". Il entendait dire par là, qu’avec ce film, Gabin avait franchi le pas qui sépare les amoureux romanesques ou tragiques de l’homme marqué par l’âge, et dont les aventures passionnelles ne seront plus jamais dénuées d’ambiguïté, l’intérêt y entrant désormais pour une certaine part… C’est exactement ce vers quoi j’avais tendu en réalisant le film, dont on aurait tout de même pu davantage souligner l’excellence de l’interprétation… » (Marcel Carné, La Vie à belles dents). Mais le film est un grand succès public, et est devenu depuis « le Carné des connaisseurs » (Bernard Chardère).

La Marie du port
France, 1950, 1h35, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Marcel Carné 
Scénario : Louis Chavance, Marcel Carné, d’après le roman La Marie du port de Georges Simenon 
Dialogues : Georges Ribemont-Dessaignes (et Jacques Prévert, non créd.) 
Photo : Henri Alekan 
Musique : Joseph Kosma 
Montage : Léonide Azar 
Décors : Alexandre Trauner, Auguste Capelier 
Production : Sacha Gordine, Films Sacha Gordine 
Interprètes : Jean Gabin (Henri Chatelard), Blanchette Brunoy (Odile Le Flem), Nicole Courcel (Marie Le Flem), Claude Romain (Marcel Viau), René Blancard (Dorchain), Jane Marken (Mme Josselin), Louis Seigner (un oncle), Olivier Hussenot (un oncle), Odette Laure (Françoise), Robert Vattier (le client mécontent), Louise Fouquet (la prostituée), Jeanne Véniat (Mme Blanc), Georges Vitray (M. Josselin), Julien Carette (Thomas Viau)

Sortie en France : 25 février 1950

Remerciements à Archives Françaises du Film et René Chateau Editions

 

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