Billetterie

Fiancées en folie

Seven Chances

de Buster Keaton , États-Unis , 1925

James (Buster Keaton) est amoureux de Mary (Ruth Dwyer), mais trop timide, il n’a jamais vraiment osé lui déclarer sa flamme. Un jour, un avocat (Snitz Edwards) lui annonce la mort de son aïeul et un fabuleux héritage. Mais le jeune homme ne pourra en bénéficier que s’il est bien marié le jour de ses 21 ans, à 19h. Or c’est le jour même…

« Qu’est-ce qu’un cyclone ? Une zone de basse pression barométrique appelant l’air avoisinant en un immense tourbillon se déplaçant lui-même. Cette définition, ou une approchante, vous la trouverez dans n’importe quel dictionnaire. Maintenant regardez Seven Chances […]. C’est l’illustration la plus étonnante que je sache de ce concept, pourtant terriblement abstrait à la réflexion (avez-vous déjà vu un cyclone ?). Dans ce film, plus que nulle part ailleurs, Keaton se déchaîne littéralement, aspirant à lui le milieu ambiant en un fabuleux mouvement giratoire, circulaire et centrifuge tout ensemble. Ce n’est pas une révolte (de laiderons en rut), c’est une révolution, au sens astronomique du terme. » C’est ainsi que Claude Beylie entame sa critique de Fiancées en folie pour les Cahiers du cinéma (n°130, avril 1962).

 

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Tout commence effectivement comme une comédie élégante, un brin mélancolique, sur un jeune homme aux élans amoureux trop mesurés, ne parvenant pas, alors que les saisons passent, à se déclarer à sa belle. C’est à la suite d'une petite annonce très alléchante que le personnage de Keaton bascule dans un cyclone matrimonial où transparaît le conflit entre James et le monde qui l’entoure, cette société qui absorbe ce petit personnage timide. Mais également les problèmes relationnels de Buster (le personnage comme l’homme) avec les femmes.

Tous les éléments keatoniens sont présents : exploitation maximale de la scène installée, répétition des échecs, accélération du rythme et multiplication des embûches – comme des demoiselles très motivées, quelque peu revêches et d’âge avancé… – et grande détermination du héros, qui n’inspire en rien la pitié.

Projeté en preview, le film reçoit un accueil plutôt mitigé jusqu’au moment où la salle se met à rire sans que Keaton comprenne ce qui, à l’image, provoque cet enthousiasme. Ce sont quelques petits rochers qui semblent poursuivre Keaton lors de sa descente qui ont déclenché l’hilarité générale. Dont acte : une incroyable avalanche de mille cinq cents rochers en carton-pâte est ajoutée.

Fiancées en folie (Seven Chances)
États-Unis, 1925, 56min, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Buster Keaton
Scénario : Jean C. Havez, Clyde Bruckman, Joseph A. Mitchell, d’après la pièce de Roi Cooper Megrue
Photo : Byron Houck, Elgin Lessley
Décors : Fred Gabourie
Production : Joseph M. Schenck, Buster Keaton Productions
Interprètes : Buster Keaton (James Shannon), T. Roy Barnes (William Meekin, le partenaire de James), Snitz Edwards (l'avocat), Ruth Dwyer (Mary Jones, la fiancée de Shannon), Frankie Raymond (la mère de Mary), Erwin Connelly (le prêtre), Jules Cowles (le serviteur), Jean Arthur (Mlle Smith, la réceptionniste)

Sortie aux États-Unis : 16 mars 1925

FILM RESTAURÉ par la Cineteca di Bologna et Cohen Film Collection au laboratoire L'Immagine Ritrovata dans le cadre du Keaton Project

 

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